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J’ai véritablement connu Marcel en 1957, année où il a accédé à la direction du lycée Pétion où je rentrais pour mes humanités. Renvoyé du Collège Saint-Louis de Jérémie avec une dizaine d’autres camarades qui refusaient de se soumettre aux diktats d’une petite clique de prêtres bretons rétrogrades, arrogants et arbitraires, j’ai trouvé dans ce lycée tout ce qui manquait à mon épanouissement : un enseignement laïque de première qualité; une grande ouverture d’esprit par rapport aux idées libérales du siècle des Lumières; des relations de respect mutuel et d’affection presque paternelle entre professeurs et élèves. Bref, l’environnement idéal pour cet adolescent qui glissait inconsciemment vers l’athéisme, refusait la mémorisation à outrance, le scoutisme et toutes les formes d’embrigadement collectif de la jeunesse.
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