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Quand la République  Dominicaine agite à nouveau le spectre des massacres des Haïtiens de 1937

Publié le 22 janvier 2023

 Au cours du mois de novembre dernier, plus de 56.000 Haïtiens ont été refoulés par les autorités dominicaines. Même des gens qui ont des papiers en règle, des femmes enceintes et des enfants séparés de leurs parents ont été aussi expulsés.
Face à cette vague de déportations jugées arbitraires par plus d’un, le gouvernement haïtien, à travers une note du ministère des Affaires étrangères et des Cultes parue le lundi 29 novembre 2022,  a exprimé ses ‘préoccupations’ aux autorités dominicaines sur la vague de déportation des migrants haïtiens.
« La requête haïtienne a été agréée dans un délai raisonnable et a permis au Chargé d’Affaires de transmettre aux autorités dominicaines les préoccupations du Gouvernement haïtien parmi lesquels : le respect du protocole signé en 1999 sur les rapatriements, la question troublante des enfants mineurs déportés sans leurs parents, la régularisation du statut des étudiants et le commerce parallèle des visas. »

Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR) a condamné également la façon dont les ressortissants Haïtiens étaient traités en République dominicaine.

Ce qui prouve le caractère raciste et haineux des dirigeants dominicains contre les Haïtiens. Cette haitïanophobie  n’est pas sans rappeler les massacres des Haïtiens du mois d’octobre de  l’année 1937 qui avaient vu périr plus de 15.000 de femmes, enfants et hommes  sur le sol dominicain. D’autres, en particulier des historiens,  ont mis les chiffres aux environs de 30.000.
« En l’espace d’une semaine, les troupes dominicaines furent mobilisées à la frontière dominico-haïtienne. C’est avec l’aide des autorités locales et des réserves civiles qu’une communauté haïtiano-dominicaine, qui avait vécu en paix pendant plusieurs générations, fut déplacée de force ; la majorité de ses membres furent brutalement éliminés à la machette. La plupart des victimes, nées sur le sol dominicain, étaient de nationalité dominicaine. Cette population frontalière « d’origine haïtienne » s’était en effet installée en République dominicaine à la fin du XIXe siècle et même bien avant.  Le dictateur dominicain Rafael Leonidas Trujillo Molina dont le règne s’étend sur 31 années a massacré des Dominicains d’ascendance haïtienne. Des sentiments péjoratifs construits sur des clichés, des préjugés, des stéréotypes « racialistes » ont été avancés afin de disculper ce forfait génocidaire. » - Le Nouvelliste.

Avec l'atmosphère d’haitianophobie ravivée et propagée par l’actuel président dominicain, Luis Abinader,  il est facile de prévoir qu’à tout moment des actes de violence sur une plus grande échelle peuvent survenir contre les Haïtiens, comme cela s’était passé en 1937.

On ne peut ne pas être d’accord avec les gens de Ouanaminthe -- ville frontalière haïtienne--qui veulent qu’Haiti soit plus ferme à  l’encontre du gouvernement dominicain en lui rappelant que sans la main-d’œuvre haïtienne l’économie sucrière dominicaine pourrait pâtir de beaucoup d'autant que les Etats-Unis ont interdit  l'entrée sur leur territoire des produits sucriers dominicains  fabriqués par la
 Central Romana Corporation, une entreprise dominicaine accusée de soumettre ses travailleurs,  voire des mineurs, à de mauvaises conditions de travail.

                                                          
Samuel Pierre
Mme Claudine Gay

Quand un chroniqueur (Christian Rioux) déraille au sujet de la nomination à Harvard University de Claudine Gay comme présidente

Picture
Tant qu’il existe des obscurantistes, des nostalgiques du « privilège blanc », des rêveurs impénitents d’un passé révolu, il y aura toujours sur la route, des anarchistes, des Qanon, des attaquants du Capitole un 6 janvier 2021, qui rêvent d’un Donald Trump, en profiteur dédié, qui ne se fera point prier avec une offre à l’instar du MAGA (Make America Great Again), nouvelle mouture. Le temps passe et repasse en faisant table rase des incongruités de la vie, mais certains persistent et signent en pataugeant dans le déni pour perpétuer, malgré vents et marées, le monde de leurs ancêtres.                                                                                               
​C’est ainsi que cet article tonitruant, ci-dessous, du journaliste C. Rioux, dans les colonnes du journal « Le Devoir de Montréal », a fait grincer les dents à la communauté noire universitaire et surtout celle de la diaspora haïtienne.                                       
Dans une réponse appropriée et bien tournée du professeur Samuel Pierre, le journaliste évaluateur a été remis à sa place avec le contraire de ses allégations à propos de la place de Mme Claudine Gay, d’origine haïtienne, nommée récemment, présidente de l’Université Harvard aux États-Unis.
Je vous invite à prendre connaissance du commentaire du Dr Pierre d’abord et les élucubrations du journaliste du Devoir Christian Rioux, ensuite.                                                                                                                                                                                                 Bonne lecture.
Max Dorismond

___________________
Le commentaire du Dr Samuel Pierre :

Où s’en va l’Université ?

Commentaires et questions sur un article de M. Christian Rioux, paru dans Le Devoir du 13 janvier 2023
Par Samuel Pierre[1]
J’ai lu, dans Le Devoir du 13 janvier dernier, un article de M. Christian Rioux qui analyse la nomination historique de la professeure Claudine Gay comme présidente de la prestigieuse université Harvard des États-Unis. J’ai vite senti le besoin de réagir à cet article dont la publication ne fait honneur ni à son auteur ni au journal qui l’a publié.
Dans son article, M. Rioux écrit : « L’idée ne serait venue à personne de contester l’autorité que Summers pouvait exercer sur ses pairs. » C’est bien mal connaître le milieu universitaire que de croire que le président d’une université exerce de l’autorité sur ses pairs qui, dans certains cas, ont plus de notoriété scientifique ou intellectuelle que le président lui-même.
M. Rioux poursuit en prédisant ceci : « Il n’en va pas de même de la nouvelle présidente qui vient d’être nommée. »  Ne pense-t-il pas que c’est l’expression de son propre préjugé envers quelqu’un qui n’est même pas entré en fonction et qui n’a donc pas encore eu l’occasion de se faire valoir dans son nouveau poste? La professeure Claudine Gay a occupé auparavant des postes de direction universitaire. En journaliste professionnel assujetti à des exigences d’objectivité, n’aurait-il pas été mieux pour M. Rioux d’aller investiguer sur la gestion passée de cette professeure plutôt que de prédire que l’autorité « de la nouvelle présidente qui vient d’être nommée » sera contestée ? Merci d’être objectif !
 
Dans une démarche qui relève de l’imposture, M. Rioux s’érige en évaluateur universitaire et s’interroge « sur la minceur de son dossier universitaire ». M. Rioux, que signifie pour vous « la minceur de son dossier universitaire »? J’aimerais bien vous entendre là-dessus. Son dossier est si mince qu’elle a pu obtenir sa promotion au rang de professeure agrégée (tenured) de l’université Stanford, suivie de sa promotion au rang de professeure titulaire puis doyenne à l’université Harvard? Êtes-vous en train d’insinuer que Harvard dont la réputation n’est pas surfaite, où on « trouve quelques-uns des plus grands esprits de ce monde » a bafoué ses propres règles d’excellence académique dans le recrutement et la promotion de la professeure Claudine Gay?
 
M. Rioux cite David Randall en relevant que, « en vingt ans de carrière, cette professeure d’études afro-américaines n’a publié que 11 articles universitaires et pas un seul livre à l’exception d’un ouvrage collectif ». Question pour M. Rioux : Comment se compare le dossier global (professeur, gestionnaire) de Madame Gay avec ceux des présidents ou recteurs des autres universités nord-américaines, en considérant qu’un recteur est avant tout un gestionnaire de haut niveau ? M. Rioux y va même d’une comparaison : « À titre d’exemple, son prédécesseur, Lawrence Bacow, avait à son actif une bonne trentaine d’articles et l’historienne Drew Gilpin Faust, première femme à diriger Harvard, cinq livres majeurs. » Sous l’angle des attentes en matière de publication, d’aucuns jugeraient tout aussi minces ces dossiers universitaires montrés en exemple par M. Rioux qui se trouve devant une nouvelle énigme : « Comment expliquer que la présidente de l’université la plus prestigieuse du monde n’ait pas écrit un seul livre digne de ce nom ? » Serait-elle la première présidente ou rectrice d’université nord-américaine à n’avoir « pas écrit un seul livre digne de ce nom ? ».
 
Citant toujours la seule source qui lui sert de référence pour étayer son préjugé, M. Rioux endosse ce qui suit : « Il ne fait guère de doute pour Randall que Claudine Gay n’a pas été nommée sur la base de son dossier universitaire, mais essentiellement pour des raisons de discrimination positive. » Pensez-vous, M. Rioux, que toutes les nominations au poste de président ou de recteur d’université ont toujours été faites sur la base du dossier universitaire ? Savez-vous que plusieurs présidents ou recteurs viennent de milieux non universitaires et donc ne possèdent aucun dossier universitaire « digne de ce nom »? Avez-vous questionné par le passé ces universités qui, même ici au Québec, ont fait ces choix ?
 
« Eût-elle été d’un autre sexe et d’une autre couleur, elle ne serait pas présidente de Harvard », toujours selon M. Rioux faisant la leçon au comité de sélection de cette prestigieuse université qui a su recruter « quelques-uns des plus grands esprits de ce monde ».
 
« Comme si l’université, qui fut le foyer de la pensée universaliste, était devenue un lieu de maquignonnage entre communautés ethniques qui se disputent les places sans aucun critère d’excellence. », regrette-t-il. M. Rioux, je suis membre du comité des chaires de mon établissement universitaire où siègent des personnes de toutes les couleurs, de tous les sexes et de toutes les races. Je peux vous assurer que le choix de ces membres est fondé essentiellement sur l’excellence, pour promouvoir et reconnaître celle-ci. Ce n’est pas du journalisme professionnel que de déclarer péremptoirement, sans preuve, que de tels comités sont des lieux où « se disputent les places sans aucun critère d’excellence ». Seriez-vous en train d’insinuer que l’appartenance à une communauté ethnique est incompatible avec les critères d’excellence ? J’y vois là l’expression d’une certaine idéologie que vous avez du mal à dissimuler.  Attention !
Vous dites que « S’il importe d’aider les populations défavorisées à accéder à l’université, et j’en suis, encore faut-il le faire en amont et jamais au détriment de l’excellence ». Toujours le même biais idéologique, probablement inconscient : l’appartenance à une communauté ethnique ne rime pas avec excellence, selon M. Rioux qui poursuit : « À défaut de compromettre sa mission, la fonction de l’université ne saurait être de réparer les injustices sociales, mais d’instruire ». Et pourquoi pas, M. Rioux? La lutte contre les injustices doit être l’affaire de toute la société, incluant l’Université qui n’opère pas dans un vacuum et qui se doit d’être exemplaire. Oui, l’Université a pour mission première d’instruire, mais aussi de contribuer à réparer les injustices – présentes dans toutes les sphères de l’activité humaine – en les reconnaissant et en travaillant à leur disparition en vue de parvenir à améliorer la société.
« Il est triste de devoir rappeler que jamais la couleur de la peau, le sexe ou l’orientation sexuelle ne feront la qualité d’un professeur, encore moins d’un président d’université ». Merci de le rappeler, enfin, M. Rioux ! Mieux vaut tard que jamais ! Mais, il est dommage de constater, à la lecture de cet article, que M. Rioux semble plutôt penser le contraire.
 
M. Rioux pose la question existentielle suivante : « Quel respect celui qui a été ainsi choisi pourra-t-il imposer à ses pairs ? » Pourquoi êtes-vous si impatient M. Rioux ? Laissez à madame Claudine Gay faire ses preuves comme nouvelle présidente ! De mémoire, je ne me rappelle pas avoir vu M. Rioux écrire pour objecter au choix d’un recteur d’université québécoise. Et pourtant, les choix n’ont pas toujours été heureux et les dossiers de ces recteurs n’ont pas toujours été un modèle de publications scientifiques, même lorsqu’ils proviennent de milieux universitaires. J’ai connu d’excellents chefs d’établissement universitaire dont le dossier de publication était plutôt mince.
M. Rioux y va de son verdict : « Cette façon de faire est non seulement la recette de la médiocrité, mais elle jette le discrédit sur tous ceux qui, issus de minorités, se sont hissés là où ils sont par leurs propres moyens. » M. Rioux, merci de ne pas vous occuper de ce discrédit. Vous vous obstinez dans l’amalgame et les préjugés : l’appartenance à une communauté ethnique est incompatible avec les critères d’excellence, selon vous. Vous semblez déplorer aussi que « L’autre effet pervers de cette façon de faire, c’est la loi du silence qu’elle instaure. Qui osera en effet critiquer ces nominations se verra aussitôt soupçonné de racisme. » Oui, pas nécessairement à tort, surtout quand on le fait de manière si sélective, pour ne pas dire ciblée. De mémoire, redis-je, je ne me rappelle pas vous avoir vu écrire pour objecter au choix d’un recteur d’université québécoise. Je ne vois pas la nécessité de se défendre contre un soupçon de racisme. C’est à la personne qui subit le racisme de dénoncer tout comportement qui s’y apparente et dont elle est victime.
 
« Comment des institutions censées représenter la quintessence de la pensée ont-elles pu sombrer dans une telle confusion idéologique ? », se demande M. Rioux. Serait-il en train de dire que Harvard est la seule entité à verser dans cette confusion idéologique? Que dirait M. Rioux à d’autres qui pensent que son article n’est ni plus ni moins que l’expression et la défense d’une certaine idéologie?
Sans aucune donnée statistique ni analyse, M. Rioux expose enfin l’essence même de sa pensée : « L’ensauvagement américain devrait nous en convaincre. Un demi-siècle de discrimination positive n’a pas le moins du monde apaisé les tensions raciales. » Cela ressemble à du révisionnisme, en plus d’être un sophisme. M. Rioux, seriez-vous en train de dire que la société ne devrait pas chercher à utiliser l’intégralité de ses ressources humaines, sans discrimination aucune qui pourrait être basée sur le sexe, la race, l’origine ethnique ?
Pour terminer, M. Rioux, je vous invite à reconnaître que le talent n’a ni sexe, ni race, ni origine ethnique. D’où la nécessité, dans une quête de justice, d’inventer des dispositifs capables de mettre en application cette évidence, même lorsque ces dispositifs seraient imparfaits pourvu qu’ils contribuent à réduire les injustices. Libérez-vous de cette idéologie que l’appartenance à une communauté ethnique est un obstacle à l’excellence. Car, contrairement à ce que vous pensez, le maintien du contrat social en dépend.
[1] Samuel Pierre est professeur titulaire au département de génie informatique et génie logiciel à Polytechnique Montréal (http://www.larim.polymtl.ca/index.php/biographie)

Où va l’université?
Par: Christian Rioux
Le Devoir/13 janvier 2023
Il y a plusieurs années, j’ai eu la chance d’être boursier à l’Université Harvard. Je ne saurais vous décrire l’extrême plaisir que j’ai eu à musarder pendant une année entière dans l’une des meilleures universités du monde, passant d’un cours sur la politique étrangère américaine à un autre sur la poésie contemporaine. La réputation de Harvard n’est pas surfaite. On y trouve quelques-uns des plus grands esprits de ce monde. 
L’année s’était terminée par une réception dans le grand bureau du président Larry Summers. Nul besoin de dire que nous brûlions d’interroger celui qui, en plus d’une brillante carrière universitaire, avait été économiste en chef de la Banque mondiale et secrétaire au Trésor de Bill Clinton. Peu importaient ses convictions idéologiques, nous avions devant nous un homme au verbe haut qui avait été l’un des penseurs du libéralisme économique des années 1990. L’idée ne serait venue à personne de contester l’autorité que Summers pouvait exercer sur ses pairs. 
Il n’en va pas de même de la nouvelle présidente qui vient d’être nommée. La presse internationale a applaudi la nomination de Claudine Gay en soulignant unanimement le fait que cette fille d’une infirmière et d’un ingénieur haïtiens était la première noire à accéder à ce poste. S’il est normal de s’en réjouir, on peut néanmoins s’interroger sur la minceur de son dossier universitaire. C’est ce qu’a eu le courage de faire David Randall, directeur de la recherche à la National Association of Scholars, qui souligne qu’en vingt ans de carrière, cette professeure d’études afro-américaines n’a publié que 11 articles universitaires et pas un seul livre à l’exception d’un ouvrage collectif. À titre d’exemple, son prédécesseur, Lawrence Bacow, avait à son actif une bonne trentaine d’articles et l’historienne Drew Gilpin Faust, première femme à diriger Harvard, cinq livres majeurs.
 Comment expliquer que la présidente de l’université la plus prestigieuse du monde n’ait pas écrit un seul livre digne de ce nom ? Il ne fait guère de doute pour Randall que Claudine Gay n’a pas été nommée sur la base de son dossier universitaire, mais essentiellement pour des raisons de discrimination positive. Eût-elle été d’un autre sexe et d’une autre couleur, elle ne serait pas présidente de Harvard.
 
Cette nomination apparaît d’autant plus politique que la Cour suprême américaine se prononcera bientôt sur une requête soutenant que, compte tenu de leurs bons résultats universitaires, les étudiants asiatiques sont largement discriminés par ces critères raciaux et ethniques. Un jugement qui pourrait ébranler les politiques de « discrimination positive » qui ont été érigées en dogme depuis que les théories racialistes sont devenues dominantes dans les universités américaines.
 C’est ainsi que l’on voit se multiplier de pures aberrations comme ces appels à candidature fermés aux « hommes blancs » pour des chaires de recherche du Canada. Comme si l’université, qui fut le foyer de la pensée universaliste, était devenue un lieu de maquignonnage entre communautés ethniques qui se disputent les places sans aucun critère d’excellence. S’il importe d’aider les populations défavorisées à accéder à l’université, et j’en suis, encore faut-il le faire en amont et jamais au détriment de l’excellence. À défaut de compromettre sa mission, la fonction de l’université ne saurait être de réparer les injustices sociales, mais d’instruire. Si l’excellence n’y triomphe pas, où triomphera-t-elle ?
 
Il est triste de devoir rappeler que jamais la couleur de la peau, le sexe ou l’orientation sexuelle ne feront la qualité d’un professeur, encore moins d’un président d’université. Quel respect celui qui a été ainsi choisi pourra-t-il imposer à ses pairs ? Cette façon de faire est non seulement la recette de la médiocrité, mais elle jette le discrédit sur tous ceux qui, issus de minorités, se sont hissés là où ils sont par leurs propres moyens.
 
L’autre effet pervers de cette façon de faire, c’est la loi du silence qu’elle instaure. Qui osera en effet critiquer ces nominations se verra aussitôt soupçonné de racisme. D’ailleurs, rares sont ceux qui ont osé critiquer celle de Claudine Gay. Comme l’écrit Randall : « Écoutez le silence assourdissant qui monte de la tour d’ivoire. »
 
Comment des institutions censées représenter la quintessence de la pensée ont-elles pu sombrer dans une telle confusion idéologique ? Force est de reconnaître que ce fléau a progressé lentement comme un cancer longtemps dissimulé. Contrairement à l’université rêvée par Hannah Arendt qui devait se tenir loin des idéologies et permettre « à des jeunes de demeurer, pendant un certain nombre d’années, à l’écart de tous les groupements sociaux et […] d’être vraiment libres », on voit aujourd’hui triompher une université où chacun est renvoyé à son appartenance ethnique et sexuelle.
 L’ensauvagement américain devrait nous en convaincre. Un demi-siècle de discrimination positive n’a pas le moins du monde apaisé les tensions raciales. Plus généralement, si ces nouvelles discriminations devaient se pérenniser, elles signeraient la rupture d’un contrat social qui a longtemps assuré la richesse intellectuelle et la prospérité de nos sociétés. Comme le dit Arendt, « il est assez improbable qu’un type quelconque de société civilisée soit capable de survivre à la disparition de ces curieuses institutions » que sont les universités.

​
​Un autre commentaire au sujet des critiques de Rioux;
Les mots comptent, la rigeur aussi

« Où va l’université ? » s’interrogeait en ces pages un chroniqueur inquiet. Comme plusieurs, il venait d’apprendre l’élection de Claudine Gay à la présidence de l’illustre Université Harvard, qu’il aurait fréquentée dans un passé plus ou moins lointain. Pas assez longtemps, de toute évidence, pour faire partie des 400 000 destinataires du courriel qui lançait le processus de recherche d’une candidature à la présidence de Harvard.
Ce qui l’inquiète, c’est la minceur du dossier universitaire de Mme Gay, qui ne devrait pas justifier son accès à la présidence de ce haut lieu du savoir. Selon le chroniqueur, ce qui explique le mieux qu’elle ait été nommée à la plus haute fonction de cette prestigieuse institution américaine serait l’application d’une hypothétique politique d’inclusion.
Harvard, qui représente pourtant la « quintessence de la pensée », aurait sombré dans la confusion idéologique : « Comme si l’université, qui fut le foyer de la pensée universaliste, était devenue un lieu de maquignonnage entre les communautés ethniques qui se disputent les places sans aucun critère d’excellence », ajoute-t-il.
Les maquignons sont des marchands de bovins reconnus pour leur malhonnêteté. Des colporteurs véreux. Ce que dit Christian Rioux est important, les mots comptent : les communautés ethniques se disputeraient des places privilégiées sans aucun critère d’excellence.
Pour le chroniqueur, l’excellence doit triompher !
Parlant de l’excellence triomphale, Rioux cite le directeur de la recherche scientifique de la National Association of Scholars (NAS), David Randall, duquel il mime les arguments, d’ailleurs.
Quant à moi, qui estime plutôt la rigueur, j’ai voulu en savoir plus sur la « source » de Christian Rioux. Après tout, moi aussi j’ai une question : où va le directeur scientifique ?
Étape 1 : évaluer l’institution. La National Association of Scholars n’a rien de scientifique, c’est un groupe de pression conservateur qui produit des rapports et qui lutte contre le progressisme, notamment l’inclusion. C’est un lobby.
Étape 2 : évaluer la source. David Randall est un historien obscur qui aurait obtenu son doctorat à l’Université Rutgers. Aucune trace dans le registre de l’établissement, à l’exception de sa thèse de doctorat, qui porte sur la crédibilité des nouvelles militaires à l’ère élisabéthaine.
Je me suis donc tourné vers deux systèmes d’intelligence artificielle (SIA) permettant d’explorer les publications scientifiques et professionnelles, ainsi que les réseaux d’auteurs et d’autrices. Très utiles pour identifier les collaborations et les filiations. David Randall aurait aussi publié une série de romans fantaisistes, des reprises de Blanche-Neige, tous classés dans le rayon « fiction catholique ». En soi, que deux SIA consacrés à la recherche de références ne retournent aucune publication scientifique signée en premier auteur par un directeur de la recherche scientifique, c’est déjà un exploit !
Selon Google Scholar, M. Randall a publié de nombreux rapports, tous édités par l’association dont il dirige la recherche, et comme deuxième auteur.
Un peu inquiet de la médiocrité du dossier universitaire de M. Randall, j’ai consulté la bibliothèque de ma propre université, juste pour être certain d’avoir suivi toutes les pistes. J’ai trouvé la version numérique de la thèse citée plus haut. Avis aux curieux et curieuses.
Christian Rioux souligne que Mme Gay ne peut revendiquer qu’une douzaine d’articles scientifiques. C’est déjà douze fois plus que M. Randall et le chroniqueur réunis ! En plus, son curriculum vitae est public : elle est sociologue quantitative diplômée de Stanford, elle a une longue expérience de gestion et d’administration. Alors qu’elle peut revendiquer beaucoup de rigueur scientifique, d’autres se contentent de baratiner sur le triomphe de l’excellence scolaire.
Étape 3 : conclure. Où va Christian Rioux ? Selon ce dernier, « le contrat social qui a longtemps assuré la richesse et la prospérité de nos sociétés » serait respecté lorsqu’il s’agit d’un directeur scientifique médiocre qui, après avoir usurpé un titre qu’il ne mérite pas, maquignonne pour un lobby. En deux mots, Christian Rioux cite un excellent larbin.
Ce faisant, il donne un exemple patent de l’application d’un deux poids, deux mesures caché sous un vernis de prétention, deux attitudes qui sont contraires à l’idéal universitaire.
Sa réflexion n’a rien à voir avec l’excellence, un mot vide qui ne sert ici qu’à rendre socialement acceptable un propos qu’il sait choquant. Le filigrane de sa pensée, la source de son anxiété, c’est que l’Université Harvard désormais sera présidée par une personne noire.
____________________________
​Réplique de Christian Rioux

Il ne vous aura pas échappé que David Randall ne brigue pas la présidence de Harvard. Dénigrer et traiter de « larbin » un simple citoyen en évitant soigneusement de répondre à ses arguments contre la « discrimination positive » — une politique qui n’a rien d’« hypothétique » dans le cas de Harvard et dont Mme Gay est le pur produit — tient de la mauvaise foi. Vous ignorez sciemment que Mme Gay a aussi été nommée pour affronter une éventuelle décision de la Cour suprême en 2023 sur la discrimination positive. Quant à vos insinuations au conditionnel selon lesquelles j’aurais « fréquenté dans un passé plus ou moins lointain » l’Université Harvard, une simple vérification vous aurait permis de constater que j’y ai été Nieman Fellow en 2004.
 Toujours dans Le Devoir

​
L’Organisation des États américains (OEA) avoue son échec en Haïti des États américains (OEA) avoue son échec en Haïti

​Dans une déclaration en date du 8 août 2022, l’OEA a admis avoir échoué en Haiti. Cherchant à se séparer de l’international, cette organisation des Etats américains qu’on retrouvait toujours aux côtés du Core Group dans les multiples décisions ou magouilles prenant place dans la recherche des solutions à la crise haïtienne a déclaré dans sa déclaration que “La crise institutionnelle que traverse Haïti en ce moment est le résultat direct des actions menées par les forces endogènes du pays et par la communauté internationale.  Les 20 dernières années de présence de la communauté internationale en Haïti ont représenté l'un des pires et des plus clairs échecs mis en œuvre et exécutés dans le cadre de toute coopération internationale, a ajouté l’OEA.
​
Cette déclaration n’est pas sans rappeler la chanson de Jean Jean Roosevelt, dans laquelle le chanteur exprime son mépris pour cette organisation qui a en réalité fait le Malheur d’Haiti de concert avec le Core Group en soutenant des forces endogènes ( termes utilisés par l’organisation) dans des élection truquées et autres combines ayant conduit jusqu’à l’assassinat du président Jovenel Moise.
 
Après maintes circonvolutions littéraires, moitié dialectiques peut-être, moitié sophistes, l’OEA a écrit que: “Ramener la paix dans le pays exige une étape absolument critique :
 
il doit y avoir justice pour l'assassinat du président Jovenel Moïse. Sans que la vérité soit mise en lumière et sans justice, aucun progrès ne pourra jamais être fait vers la réconciliation et l'harmonie.
 
Sur la base du travail effectué dans le cadre de ces trois processus, une nouvelle Constitution devra être rédigée pour corriger les graves lacunes et problèmes de la Constitution actuelle.
 
• Une Banque centrale autonome, forte et responsable
 
• Un système judiciaire fort, efficace et indépendant
 
• Un système éducatif capable d'apporter de réelles solutions aux besoins des jeunes et des enfants haïtiens
 
• Un processus d'investissement progressif pour fournir du travail et des emplois aux hommes et aux femmes haïtiens
 
Ignorer ce besoin reviendrait à ignorer complètement la réalité. Adopter l'approche consistant à attendre qu'Haïti développe ses propres capacités sans aide internationale prendrait des années. Le pays n'a pas aujourd'hui, ni dans un avenir proche, les conditions pour y parvenir seul”. a continué la déclaration.
 
En d’autres termes, elle veut à nouveau l’intervention de l’International alors qu’en même temps elle blâme l’influence néfaste de cette communauté internationale.
 
 “Sans les conditions de base de la démocratie et de la sécurité, le pays souffre aujourd'hui du manque d'idées et de capacités réelles de la communauté internationale, ainsi que de ses propres problèmes structurels. C'est la communauté internationale qui n'a jamais su si elle devait laisser la MINUSTAH en place ou la supprimer, une communauté internationale qui pensait que donner de l'argent équivalait à avoir des idées, une communauté internationale qui pensait que payer ses propres consultants résoudrait les problèmes des Haïtiens. De toute évidence, rien de tout cela n'était possible et rien de tout cela n'est possible.
Pour lire le texte de l’OEA dans son intégralité, cliquer en bas

​
oas_statement_on_haiti.docx
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Haïti: Le Conseil de Sécurité prend des sanctions mais surtout contre Jimmy Chérizier ​

​Le Conseil de sécurité a pris aujourd'hui {21 octobre 2022 à  New-York] une série de sanctions contre Haïti, imposant un embargo ciblé sur les armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs aux personnes et entités désignées pour de telles mesures, qui sont responsables ou complices d'actions qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du pays. 

​[ raduit de l'anglais par RFC. Cependant le texte en anglais pour les mé​​dias  n'a point nommé​ Jimmy Ché​rizier]
 
Adoptant à l'unanimité la résolution 2653 (2022), (qui sera publiée sous la cote S/RES/2653), le Conseil a décidé de créer un Comité du Conseil de sécurité composé de tous les membres de l'organe de 15 membres, pour entreprendre, entre autres tâches , le suivi de l'application des mesures d'interdiction de voyager, de gel des avoirs et d'embargo sur les armes imposées aux personnes et entités désignées par le Comité ; rechercher et examiner des informations les concernant ; et de désigner les personnes et entités devant faire l'objet des mesures susmentionnées.
 
Il a également prié le Secrétaire général de créer pour une période initiale de 13 mois, en consultation avec le Comité, un groupe de quatre experts ("Groupe d'experts") pour l'aider à s'acquitter de son mandat, et de faire les et les dispositions en matière de sécurité pour appuyer les travaux du Groupe.
 
En outre, le Conseil a affirmé qu'il surveillerait en permanence la situation en Haïti et qu'il serait prêt à examiner la pertinence des mesures contenues dans la résolution, y compris le renforcement, la modification, la suspension ou la levée des mesures. Il a ensuite demandé, à cet égard, au Secrétaire général, en étroite coordination avec le Groupe d'experts, de procéder, au plus tard le 15 septembre 2023, à une évaluation des progrès accomplis.
 
En d'autres termes, le Conseil a exigé la cessation immédiate de la violence, des activités criminelles et des atteintes aux droits humains qui compromettent la paix, la stabilité et la sécurité d'Haïti et de la région, notamment les enlèvements, les violences sexuelles et sexistes, la traite des personnes et le trafic des migrants, et des homicides, des exécutions extrajudiciaires et du recrutement d'enfants par des groupes armés et des réseaux criminels. Il a également exhorté tous les acteurs politiques à s'engager de manière constructive dans des négociations constructives pour sortir de l'impasse politique actuelle afin de permettre la tenue d'élections législatives et présidentielles inclusives, libres et équitables, dès que la situation sécuritaire locale le permettra.
 
S'exprimant après le vote, Linda Thomas-Greenfield (États-Unis) a déclaré que le texte adopté, que son pays et le Mexique ont soumis au Conseil, constitue un pas en avant important pour aider le peuple haïtien. Le texte est solide et intègre les points de vue de tous les membres du Conseil malgré le délai accéléré. La résolution adoptée est une première réponse aux appels à l'aide du peuple haïtien, a-t-elle poursuivi, notant qu'elle vise les acteurs criminels, les gangs et leurs financiers qui causent des souffrances et aggravent la pauvreté dans le pays. Elle a sanctionné l'un de leurs chefs de gang les plus notoires, dont les actions contribuent directement à la crise humanitaire et causent tant de douleur et de souffrance, a-t-elle déclaré, ajoutant : « Cela envoie un message clair aux mauvais acteurs qui retiennent Haïti en otage : nous ne résisterons pas paresseusement pendant que vous faites des ravages.
 
Elle a poursuivi en notant que le texte adopté remplit deux objectifs : il cible les mauvais acteurs et permet à l'aide humanitaire d'atteindre la population civile. C'est donc une "grande base pour des actions futures" à prendre contre les acteurs criminels et les financiers, a-t-elle déclaré, ajoutant : "Il reste encore beaucoup de travail à faire". Pointant un autre défi immédiat, restaurer la sécurité et atténuer la crise humanitaire en Haïti, elle a indiqué que son pays et le Mexique travaillent sur un autre texte, qui porte sur « une mission d'assistance internationale non onusienne », qui permettra le flux de désespérément besoin d'aide humanitaire. "Nous devons continuer à faire tout ce que nous pouvons pour aider la nation haïtienne en ces temps difficiles", a-t-elle souligné.
 
Juan Ramon de la Fuente Ramirez (Mexique) a déclaré que l'adoption unanime de la résolution par le Conseil reflète son unité face à une situation complexe. Soulignant la crise à laquelle Haïti est confrontée, il a déclaré que le Conseil a donné un signal clair que la violence doit cesser et ne peut rester impunie. Il est important d'établir un embargo sur tout transfert d'armes à des acteurs non étatiques qui, en plus de terroriser la population civile, déstabilisent le pays. Le trafic d'armes est un fléau pour de nombreux pays et doit être combattu avec fermeté, a-t-il ajouté. La résolution envoie un signal clair que « le Conseil de sécurité ne restera pas les bras croisés » et agira non seulement contre ceux qui créent la violence dans les rues mais contre ceux qui les soutiennent, les financent et les encouragent. Les États-Unis et le Mexique, avec le texte, tentent de soutenir Haïti dans sa lutte pour établir une coexistence pacifique et une gouvernance démocratique, a-t-il déclaré, appelant les membres du Conseil à continuer à travailler sur les étapes ultérieures nécessaires pour atteindre cet objectif.
Geng Shuang (Chine), notant que si son pays avait toujours appelé à la prudence contre l'utilisation de menaces de sanctions quelles que soient les circonstances, a souligné que compte tenu de l'urgence de la situation actuelle en Haïti, Pékin a été le premier au sein du Conseil à proposer des sanctions ciblées sur les gangs criminels. Exprimant l'espoir que la résolution adoptée enverra un signal clair aux gangs criminels en Haïti, il les a exhortés à cesser de nuire au peuple haïtien et à cesser de saper les fondements économiques, sociaux et sécuritaires du pays. Il a en outre appelé les partis politiques du pays à cesser immédiatement leur collusion avec les acteurs criminels et à parvenir sans délai à un consensus sur la structure politique du pays ainsi qu'à un arrangement transitoire. Soulignant que le pays est au bord de l'effondrement et a un besoin urgent d'aide internationale, il a également exprimé l'espoir qu'au cours de la prochaine étape de la discussion sur cette question, le Conseil maintiendra l'esprit de consultation et d'unité, tout en adhérant à le principe de parvenir à une solution axée sur les résultats et pratique.
 
Mona Juul (Norvège), notant le vote de son pays pour la résolution, a souligné que le peuple haïtien mérite toute l'attention, l'assistance et le dévouement de la communauté internationale. En réponse, le Conseil établit aujourd'hui son premier régime de sanctions depuis 2017 - un tremplin important pour réduire la capacité des acteurs criminels et des gangs à poursuivre leur violence et leurs activités illégales qui paralysent Haïti. Elle a souligné l'importance de l'inclusion de l'exception humanitaire robuste dans le régime des sanctions, ainsi que la reconnaissance par le Conseil de la nécessité de procédures justes et claires et son intention d'autoriser le Médiateur à remédier à ce problème. Le respect de la régularité de la procédure est essentiel pour maintenir l'efficacité et la légitimité de tout régime de sanctions, a-t-elle souligné, notant que la Norvège plaide depuis des années pour des garanties plus solides de la régularité de la procédure. Il est significatif que le Conseil ait maintenant clairement indiqué son intention d'autoriser le Médiateur à garantir une procédure régulière au-delà du régime 1267, a-t-elle ajouté, soulignant que l'organe doit maintenir ses intentions et poursuivre son engagement dans la procédure régulière.
 
Dmitry Polyanskiy (Fédération de Russie) a déclaré que, même si sa délégation soutenait la résolution, parvenir à un accord sur le texte « n'était pas facile ». Cependant, il a noté que ses auteurs « avaient changé leur approche initiale, peu constructive », et a répondu aux préoccupations des membres du Conseil concernant la précipitation excessive de la résolution et les délais artificiellement courts. Le consensus atteint montre que, "même dans les circonstances actuelles", le Conseil peut obtenir de bons résultats si une approche responsable est adoptée, a-t-il déclaré. Malgré cela, il a déclaré que son pays n'est pas convaincu que les mesures restrictives internationales soient la réponse appropriée à la multitude de problèmes en Haïti. Des solutions à long terme doivent être trouvées dans le processus politique, le développement socio-économique et les institutions nationales, renforcées sans diktats extérieurs. Il a également souligné que les flux d'armes illégaux et le crime organisé dans les Caraïbes ne se concentrent pas uniquement sur Port-au-Prince. Les mesures restrictives ne doivent pas conduire à l'isolement d'Haïti ou l'empêcher de progresser sur la voie politique, a-t-il souligné, ajoutant que de telles mesures ne sont pas un instrument punitif ; elles sont plutôt un moyen pour le Conseil de répondre aux menaces. De plus, leur bien-fondé doit être régulièrement analysé, et ils doivent être atténués ou levés si nécessaire.
 
Fergal Mythen (Irlande) a salué l'adoption, ajoutant que les gangs destructeurs qui font de la vie un enfer pour le peuple haïtien ne doivent plus rester incontrôlés. Aujourd'hui, pour la première fois en cinq ans, le Conseil de sécurité a adopté un nouveau régime de sanctions, a-t-il noté, saluant l'inclusion de la violence sexuelle et sexiste comme critère de désignation autonome. Notant également la référence spécifique au Médiateur au paragraphe 20 du préambule, il attend avec intérêt des progrès concrets sur l'extension du mandat du Bureau du Médiateur à Haïti et à tous les autres régimes de sanctions. Il est essentiel de veiller à ce que les sanctions de l'Organisation respectent les normes internationales d'une procédure régulière, a-t-il souligné, appelant le Conseil à répondre à cette préoccupation.
 
Martin Kimani (Kenya) a déclaré que son pays avait voté en faveur de la résolution après avoir fait un effort, aux côtés du Ghana et du Gabon, pour s'assurer qu'elle intègre un mécanisme de révision et cible ceux qui compromettent la paix en Haïti. Remerciant les auteurs et les autres d'avoir accueilli favorablement son point de vue, il a souligné que le texte constituait les mesures les plus tangibles prises récemment par le Conseil. "C'est la première étape vers la construction d'une solution durable à la crise haïtienne, et [son pays] se tient aux côtés du peuple haïtien contre les gangs et leurs sponsors", a-t-il déclaré.
Il s'est ensuite félicité des critères de révision qui permettront l'ajustement progressif des mesures au fur et à mesure que la situation sur le terrain s'améliore. La mise en œuvre des sanctions dépendra de l'appui et de la coordination de la communauté internationale, en particulier des États de la région. Il s'est dit convaincu qu'en dépit de points de vue divergents, les dirigeants politiques d'Haïti trouveront la volonté de parvenir à un consensus et de tracer une voie viable.
 
Lana Nusseibeh (Émirats arabes unis), a déclaré que le vote de son pays en faveur de la résolution, car l'établissement d'un régime de sanctions contre les gangs armés en Haïti par le biais de la résolution est une étape importante pour lutter contre la violence et la terreur imposées par les gangs armés au peuple haïtien. . La résolution intègre la proposition de son pays pour une exclusion humanitaire afin de minimiser l'impact des mesures de sanction sur l'aide humanitaire à Haïti, a-t-elle souligné, notant que l'approche constructive de l'organe face à cette question critique et l'adoption unanime de la résolution est une nécessité signe de la possibilité de l'unité du Concile. Elle s'est également félicitée de l'inclusion dans la résolution de la proposition de son pays de reconnaître davantage le rôle important des pays et des organisations régionales, y compris la Communauté des Caraïbes (CARICOM), pour soutenir Haïti sur la voie de la paix et de la stabilité. Sa délégation attend avec impatience les futures discussions pour établir des repères clairs, bien définis et réalisables pour une éventuelle levée des sanctions le moment venu, a-t-elle déclaré, appelant de toute urgence toutes les parties prenantes du pays à œuvrer en faveur d'un règlement politique inter-haïtien.
 
Ronaldo Costa Filho (Brésil), soulignant que les sanctions peuvent avoir des conséquences inattendues, s'est félicité qu'une exception humanitaire ait été ajoutée dans la résolution, permettant aux acteurs humanitaires d'aider les civils dans le besoin. Tout en reconnaissant la spécificité de chaque régime de sanctions, il a exprimé l'espoir que l'exclusion sera reproduite dans d'autres situations de manière horizontale. Soulignant la nécessité permanente de garantir des normes minimales de procédure régulière conformément au droit international des droits de l'homme, il a regretté que le Conseil ait raté l'occasion de relever ce défi. Notant que la référence au Bureau du Médiateur a été incorporée dans son alinéa du préambule, il espère faire progresser davantage la régularité de la procédure tant dans ce régime que dans d'autres. Soulignant que la mise en place d'un nouveau régime de sanctions au sein du Conseil après cinq ans est une énorme responsabilité, il a souligné que son pays aurait apprécié un processus de négociation plus transparent et interactif pour régler pleinement toutes les questions en suspens.
 
Carolyn Oppong-Ntiri (Ghana) a salué les efforts déployés par le Mexique et les États-Unis pour tenir compte des contributions des différentes délégations et, en fin de compte, forger un consensus sur cette résolution. Les gangs continuent de perpétrer des enlèvements et des violences sexuelles et de détruire la vie et les moyens de subsistance des Haïtiens ordinaires, et elle a exprimé l'espoir que la résolution permettra à la fois de relever ces défis et de signaler aux acteurs criminels qui commettent des crimes odieux en Haïti qu'ils seront tenus responsables. Le Conseil doit aux Haïtiens une réponse aux crises humanitaires et sécuritaires dans leur pays, mais cette résolution n'est qu'une étape. Elle s'est donc félicitée des repères du texte qui permettront au Conseil d'évaluer l'efficacité et la pertinence des mesures qu'il contient. Ces mesures visent également à garantir qu'aucune conséquence humanitaire négative ne résulte de leur imposition, ce qui est important compte tenu de l'historique de mesures similaires antérieures. Elle a appelé les pays voisins et d'autres pays de la région à soutenir le Conseil dans la mise en œuvre de la résolution.
 
Nathalie Broadhurst Estival (France), se déclarant préoccupée par la situation sur le terrain, s'est félicitée de l'adoption à l'unanimité du texte qui sanctionne les actes de violence inadmissibles des gangs en Haïti. Elle s'est félicitée de l'esprit constructif dans lequel les discussions se sont déroulées et a souhaité que cet esprit se poursuive dans le processus de franchissement des prochaines étapes de mobilisation pour la paix et la sécurité du pays.
 
Michel Xavier Biang (Gabon), président du Conseil d'octobre, s'exprimant à titre national, a déclaré que son pays avait voté en faveur de la résolution car le texte vise à neutraliser les gangs qui sèment la terreur dans le pays ; tarir leur financement ; protéger la population civile, en particulier les femmes et les enfants ; et fournir les conditions d'une réponse au choléra. Il a souhaité que le texte soit immédiatement mis en œuvre dans la lettre et dans l'esprit, soulignant le message fort de solidarité du Conseil avec le peuple haïtien et son respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du pays.

​Pour sa part, Antonio Rodrigue (Haïti), saluant l'adoption à l'unanimité de la résolution, a déclaré que les nouvelles mesures restrictives, y compris les interdictions de voyager et le gel des avoirs, contribueront à mettre fin aux activités violentes et meurtrières des groupes armés en son pays.
Cela démontre la volonté de la communauté internationale de jouer son rôle dans le règlement de cette grave crise multidimensionnelle et de montrer au peuple qu'Haïti n'est pas seul et que ses appels à l'aide ont été entendus », a-t-il ajouté. Soulignant que les sanctions ne peuvent à elles seules éradiquer le niveau élevé de violence qui ravage son pays, il a réitéré que la police nationale n'a pas la capacité à la mesure de la menace posée par les groupes armés, demandant en outre un soutien solide sous la forme d'une force spécialisée. Soulignant que son pays est engagé dans "une course contre la montre", il a noté qu'il continue de plonger chaque jour davantage dans la violence et l'insécurité.
 
La réunion a commencé à 10h05 et s'est terminée à 22h46.

 Haïti: Le terminal Varreux serait formellement accessible et Chérizier a parlé

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​Ce dimanche 20 novembre 2022, le Canada a annoncé qu’il prenait des sanctions contre trois anciens officiels haïtiens parce que ces derniers  “sanctionnés profitent directement du travail des gangs et sont associés à un système de corruption", a déclaré la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly. Les trois hommes politiques ne pourront plus accéder aux comptes et capitaux qu'ils détiennent en sol canadien, le cas échéant.

De la Tunisie au cours du Sommet de la Francophonie, le premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lors d'un point de presse que l'ancien président Michel Martelly, ainsi que les anciens premiers ministres Laurent Lamothe et Jean Henry Céant, seraient sanctionnés pour leur participation au financement des gangs armés qui paralysent Haiti. Ces sanctions sont venues après que d’autres punitions similaires avaient été annoncées contre le président du Sénat et l’un de ses prédécesseurs, accusés eux aussi de cultiver des liens avec le crime organisé, en l’occurrence Joseph Lambert et Youri Latortue. Trois autres sont aussi tombés sous le coup des sancions cnanadiennes:  Gary Bodeau, ancien président de la chambre des députés, les anciens sénateurs Ronny Célestin et Hervé Fourcand.

Des analystes ou des observateurs  ont commenté pour dire que cette tape, légère à ce qu’il paraît, ne fera rien pour résoudre les problèmes de corruption et d’impunité en Haiti. D’autres disent que les oligarques, qui sont grandement soupçonnés d’avoir faire partie peut-être du complot de l’assassinat du président Jovenel Moïse,   ne sont même pas touchés y compris les membres de l’actuel gouvernement de facto et de la Police haitienne dont certains – Ariel Henry--ont refusé catégoriquement de se soumettre aux interrogatoires des juges d’instruction .  Ariel Henry est même  un protégé de l’international, en particulier le Core Groupe. D’autres gens de dire laconiquement: Pas de justice, pas de paix!

Jusqu’à present, la justice haitïenne, bien que de facto, a observé un silence de cimetière au sujet de ces sanctions canadiennes et étasuniennes. Le PM de facto préfère tweeter sur des sujets plus ou moins banals comme le fait que  la FIFA à permis à Haïti de retransmettre les jeux de la Coupe mondiale de football. Pas de réactions formelles de la part des "punis" de la "jusctice canadienne", Gary Bodeau excepté !

  • ​​L'un des membres de "la répugnante élite" d'Haiti sur la liste de Pandora Papers
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